Au Pays Imaginaire

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Oubliez Adam Weinberger

Oubliez Adam Weinberger

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Auteur : Vincent ENGEL

Maison d’édition : Le Livre de Poche

Année d’édition : 2004

Prix : 6,10 €

Genre : Historique

 

4ème de couverture :

Avant, c’est la longue enfance d’Adam Weinberger dans un monde qui ne devine pas encore la menace qui pèse sur lui. L’enfance d’un amoureux des illusions, qui rêve de changer le monde et de libérer ses proches du poids d’une Tradition qu’il juge insupportable. L’adolescence d’un jeune garçon qui ne sait comment traduire son amour pour Esther, son admiration pour son oncle, sa tendresse pour sa mère. L’impuissance d’un jeune homme qui constate que le rêve et la fiction ne peuvent enrayer la destruction de ce monde et de ses habitants.
Après, ce sont des fragments de récits, le miroir brisé où se reflète, par des intermédiaires plus ou moins attentionnés, la fuite de cet enfant devenu homme, qui ne croit plus au rêve, qui ne croit plus aux mots. Qui s’est réfugié dans les gestes – ceux de son métier, la médecine, ceux de son ultime passion, la construction de bateaux en bouteilles. Et qui fuit les mots et les êtres jusqu’à la perte de son identité.
Entre les deux, il y a là-bas, dont on ne parle pas.
Et puis, à la fin, après l’oubli, au terme de toutes les fuites, il y a l’enfance qui revient par-delà la mort, et l’unique vérité d’une fiction – d’un récit de vie.

 

Avis :

Il y a des livres que l’on lit, et qui nous marquent à tout jamais. Il y en a d’autres qu’on est incapable de terminer tellement on les déteste. D’autres encore qu’on se force à finir pour quelque raison que ce soit. Certains nous détendent simplement. Et d’autres, enfin, se laissent lire comme on se laisse porter par une vague, sans vraiment qu’on s’y accroche ou qu’on ait des choses à en dire. On n’a pas le sentiment qu’ils nous marquent, mais pourtant, ils laissent une empreinte profonde en nous. Simplement, ils n’ont pas bouleversé notre existence, remettant en cause toutes nos certitudes.

Oubliez Adam Weinberger est l’un de ces livres. Je l’avais lu pour le cours de français lorsque j’avais seize ans, mais je ne me souvenais absolument pas de l’histoire, si ce n’est que je me rappelais la trame principale. La chose à retenir, en quelque sorte.

 

La première fois que j’ai tenu ce livre dans mes mains, j’ai été frappée par son titre. Qui est Adam Weinberger, me suis-je demandé, et pourquoi doit-on l’oublier ?

C’est précisément à ces questions que répond le roman. Ou plutôt, il répond à la première, laissant le soin au lecteur de répondre à la seconde, et provoquant en celui-ci une troisième question : Comment définit-on l’existence de quelqu’un ? Ou plutôt : un nom et un prénom font-ils d’une personne qui elle est ? Cette réflexion est beaucoup plus profonde que cela, c’est une réflexion sur la vie, sur le sens de l’existence, mais je n’ai pas de mots pour exprimer précisément ce que je ressens après cette lecture.

 

Une autre chose qui m’a marquée est la structure de ce roman : 2 parties, une Avant, l’autre Après. Mais avant quoi et après quoi ? Le plus simple serait de répondre : la deuxième guerre mondiale. Mais ce serait réduire la réalité à des mots qui n’évoquent en rien cette réalité.

Comment en effet ces trois mots peuvent-ils décrire ces années qui transforment un homme ?

De cette guerre l’auteur ne parle pas. Il se contente, pour nous en montrer toute l’horreur, de nous exposer la vie avant et après d’Adam Weinberger, qui fut un Juif vivant en Pologne, et qui n’est maintenant (ou du moins après) plus que l’ombre d’un Homme.

Il montre également cette horreur dans le mutisme d’Adam, qui refuse maintenant de communiquer, il nous la montre dans sa vie sans but, sans objectif. Il la montre aussi dans le métier qu’a choisi Adam. La médecine, dans cette recherche désespérée d’éloigner la mort, de garder en vie. Il la montre dans ces bateaux que construit Adam, comme autant d’appels à l’aide que personne n’entend. Il la montre encore dans la culpabilité que ressentent Adam et Déborah, cette culpabilité d’avoir survécu alors que tant d’autres sont morts...

 

Que dire de plus ? Cette lecture ne m’a pas arraché de larmes, mais elle a fait ressurgir dans ma mémoire des images d’un voyage en Pologne : le quartier juif de Cracovie, sa synagogue et son cimetière, mais surtout des images d’Auschwitz-Birkenau…

Cette relecture après cette « visite » est bien plus marquante qu’elle ne l’avait été la première fois, en grande partie parce que je pouvais mettre des images concrètes sur des mots qui, finalement, ne décrivent pas, mais se contentent de relater des faits, en les dépouillant de sentiments, les rendant à la fois moins atroces mais beaucoup plus percutants…

 

Tout cela, sans doute, ne vous aide pas à estimer la valeur de ce roman. Mais je suis bien incapable d’en dire plus. L’essentiel pour moi réside là. Les personnages importent peu. Le style également. Ce qui compte réellement est que ce que ces personnes ont vécu soit décrit avec justesse. Et c’est le cas.

 

Notes

Scénario :3 /4

Ecriture : 2/3

Personnages : 2/2

Originalité : 1/1

Total :  8/10



09/12/2017
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